L’autre mécanisme d’inoculation est une inoculation directe, par exemple dans les suites d’une fracture ou verte, ou d’une reprise de prothèse de genou. Il s’agit donc souvent d’infection « post-opératoires ». Ce risque est d’autant plus important lorsque le patient est âgé, fragile, fumeur, et qu’il a déjà été multiopéré. En cumulant ces risques, le taux d’infection post-opératoire peut aller jusqu’à plus de 50%. Le dernier mécanisme d’atteinte osseuse est un mécanisme par contiguïté, c’est à dire suite à la suite à une infection qui de proche en proche contamine le tissu osseux ou la prothèse. Il peut s’agir : (i) d’une plaie cutanée creusante et persistante, comme on peut le voir chez les patients paraplégiques qui présentent des escarres liée à aux appuis prolongés; ou (ii) d’une infection cutanée de type dermohypodermite ou érysipèle, qui va diffuser de proche en proche jusqu’à une prothèse de genou.
Ces infections sont très hétérogènes, car n’importe quel os ou n’importe quelle articulation peut être touchée, par n’importe quelle bactérie, par voie hématogène, post-opératoire ou par contiguité. Enfin comme la prise en charge est le plus souvent chirurgicale et médicale, l’évaluation des antibiotiques et des différentes stratégies est complexe.
Le coût direct est indirect des infections de prothèse est considérable, et largement sous-estimé. Le coût personnel et individuel pour le patient est généralement important avec une perte de fonction, des arrêts de travail et des hospitalisations prolongées. Le coût société est également très important, avec des coût pour l’assurance maladie pouvant atteindre 50 000 euros lorsque par exemple survient une surinfection au cours d’un changement de prothèse. Les connaissances actuelles sont principalement basées sur l’expérience et l’observation, et il y a peu d’essai clinique dans le domaine des IOA. En conséquence, il y a peu d’antibiotiques approuvés dans cette indication. Comparativement à des infections plus rares comme les méningites, ou plus fréquentes comme les infections urinaires, les essais thérapeutiques sont très rares dans le domaine des IOA, ce qui fait que ce sont des maladies infectieuses pouvant être considérées comme LES « maladies infectieuses négligées » des pays industrialisés.