Optimisation préopératoire afin de prévenir les infections de prothèses articulaires
Au cours des dernières décennies, des progrès significatifs ont été réalisés dans la prévention de l’infection des prothèses articulaires, notamment dans la gestion de l’environnement et de l’antibioprophylaxie. Toutefois, une part significative du risque est liée au profil du patient, avec des facteurs de risque modifiables ou non. Basé sur la littérature récente, nous proposons les attitudes suivantes pour « optimiser » le patient avant la chirurgie et réduire le risque d’infection :
(1) la réalisation d’un examen cytobactériologique des urines préopératoires n’est pas nécessaire en l’absence de symptômes, en revanche le traitement d’une infection urinaire symptomatique est indispensable ;
(2) les patients avec des foyers dentaires patents doivent être identifiés et pris en charge, car plus à risque d’infection de prothèse ;
(3) une prise en charge nutritionnelle/endocrinologique doit être proposée aux patients obèses (indice de masse corporel > 40 kg/m2), dénutris (albumine < 35 g/L), présentant un diabète mal équilibré (HbA1c > 7,5–8 %) ;
(4) une prise en charge de l’anémie doit être évoquée, mais la supplémentation en fer n’est pas toujours efficace, et l’administration d’érythropoïétine est coûteuse ;
(5)les biothérapies pour rhumatisme inflammatoire doivent être suspendues, avec un délai dernière injection – prothèse qui est spécifique à chaque
molécule ;
(6) l’arrêt du tabac est préconisé au moins quatre semaines avant la chirurgie ;
(7) la recherche d’un portage nasal à Staphylocoque aureus ne doit pas être systématique, mais peut être proposée dans une stratégie de dépistage-décolonisation en cas de prothèse de révision, de tabagisme ou d’obésité ;
(8) une décolonisation d’un portage nasal à S. aureus est à proposer systématiquement si le patient est connu porteur de S. aureus résistant à la méticilline, ou si un portage est authentifié ;
(9) une recherche systématique d’un portage rectal à bactérie multirésistante (BMR) n’est pas nécessaire, mais l’application de précautions complémentaires d’hygiène de type contact lors du séjour chirurgical est à envisager pour les patients connus porteurs de BMR.
https://doi.org/10.1016/j.rcot.2022.12.008